Monday, March 7, 2011

Penang - Nouvel an chinois



 

Je me suis arrangé pour arriver à Penang, une île de la Mer d’Andaman située au nord-ouest de la Malaisie Péninsulaire, juste avant le début du nouvel an chinois. Penang est composé majoritairement de chinois. Ils parlent le Hokkien, un chinois fort différent du mandarin (une autre langue qui partage néanmoins la même écriture). Les festivités sont étalées sur 15 jours. Ils se souhaitent “Kong si fa tchaille” les deux bras en avant avec un poing serré dans la paume de l’autre main (sans toucher l’autre personne, les contacts physiques ne font pas partie de la culture chinoise, en effet ils ne se serrent pas la main et ne font pas la bise). Les jeunes qui rencontrent des personnes plus âgées de leur famille reçoivent une petite enveloppe rouge avec un signe chinois dessus. Dans l’enveloppe il a des billets dont le montant varie (souvent de l’ordre de 1 à 5 euros). « tchaille » signifie argent… très important pour appréhender la culture chinoise. Quand je me baladais avec une amie près d’un temple important de la vieille ville, on a rencontré une de ses tantes par hasard et elle nous a donné une enveloppe à chacun. 



Dans ce temple les chinois défilaient les uns après les autres pour aller rendre hommage. A l’extérieur ils brulaient des bâtons d’encens énormes, certains atteignent les deux mètres et font environs 20 centimètres de diamètre. A l’intérieur ils « prient » en serrant le bouquet d’encens entre les mains. Certains s’agenouent devant la statue et se posent une question personnelle en faisant tourner un petit récipient avec des tiges noter d’une inscription, ensuite ils en tirent une et vont vers un moine a un comptoir que va leur donner la fiche qui la correspond. Celle-ci comporte un petit texte qu’ils interprèteront. Un peu plus loin ils y avaient une petite troupe d’hommes en costumes traditionnels. Ils portaient un long mat avec un drapeau en équilibre sur leur épaule ou sur leur front. Je m’approche avec mon amie pour aller prendre des photos de près. Je trouvais ça génial ce qu’ils faisaient. Ensuite l’un vient vers moi et me propose d’essayer. Il m’aide donc à mettre le mat en équilibre sur mon bras. Pas facile, le mat tombe parfois dans les fils électriques de la rue… ensuite il me pose l’extrémité du mat sur le front et placé derrière moi, me guide en tirant sur mes épaules avant de me laisser me débrouiller seul. Sur le front c’est encore plus difficile. Je les remercie et quand je m’éloigne, un asiatique avec un appareil photo et un air de journaliste me courre après. Il insiste pour que je recommence et qu’il me prenne en photo pour un journal local. Je m’exécute donc.




Les maisons et les magasins engagent des troupes de jeunes pour venir exécuter la danse du lion. Avant le rituel, ils allument une chaine de pétard dont le bruit assourdissant retentit pendant un certain temps. Ensuite, deux lions viennent danser devant la maison. Chaque lion est formé par deux personnes. La danse est accompagnée de quelques instruments de percussion. Il y a un moment ou les deux lions s’agenouillent devant la maison pendant un certain temps et il y a aussi un autre moment précis ou la tête du lion s’élève (celui à l’avant est porté par celui à l’arrière) pour aller attraper une laitue accrochée au préalable au bout d’un bâton sur la façade de l’établissement.



Je suis parti camper dans la jungle d’un parc national pour quelques nuits avant de revenir pour la suite des festivités. Le bas j’ai rencontré un trio de pakistanais très sympathiques qui faisaient du business sur Kuala Lumpur. J’ai loué une moto pour faire le tour de l’ile avec mon amie, on a terminé la nuit par la visite de temple de kek lok si. Celui-ci est spécialement décoré pour le nouvel an chinois avec un nombre incroyable de lampions, bougies, guirlandes lumineuse. La taille du temple est impressionnante et sa situation sur le flanc de la montagne contribue à la grandeur de l’endroit. L’effet est plus impressionnant que la première visite de Disneyland par un enfant émerveillé. Il y avait un monde incroyable mais cela ne faisait que contribuer à la magie de l’endroit. Autour d’une statue de kuang ying (godess of mercy) il y avait une série de bol a offrande, les gens vont donc à un bureau de change installer près de l’immense statue pour échanger l’argent en petite monnaie et en déposer un peu dans chacun des innombrable bols.



Autre jour particulier du nouvel an chinois. Les jeunes femmes célibataires achètent une mandarine ou elles inscrivent leur numéro de téléphone et les jettent à l’eau pour les hommes qui n’ont pas peur de se mouiller.
Un autre soir sur le jetty de Penang, longs piers sur lesquels sont construites des maisons en bois et dont l’ensemble est classe a l’Unesco, la fête bas son plein. Série de pétards dans la foule qui s’enfuit lorsque quelqu’un allume la grosse bande de pétard afin d’éviter des éclats. Un énorme banquet érigé en pleine rue. Rempli d’offrande, principalement de nourriture. Paniers de fruits assortis, viande séchée, etc. et même parfois des cochons entiers (qui valent une fortune). Une scène de spectacle où l’on peut voir des jeunes femmes danser et chanter ou encore observer des jeunes défiler en costumes. Les personnages célèbres sont tous présents. On pouvait reconnaitre kuang ying, l’empereur d’émeraude et les personnages du célèbre roman des écritures sacrées (le singe roi, le cochon, etc.).